La Banque mondiale décrète : « 30% de locaux ou rien ! » (enfin, presque)
Dans un élan de générosité très calculé, la banque mondiale a décidé que ses projets pharaoniques devraient désormais faire travailler… les gens du coin ! Oui, vous avez bien lu. À partir du 1er septembre 2025, exit les armées d’experts internationaux pour tout faire : un décret divin impose que 30% de la masse salariale aille aux talents locaux dans les marchés publics internationaux. Objectif affiché : booster l’emploi dans les pays en développement. Objectif sous-jacent ? Peut-être calmer les populations qui voient passer des milliards sans toucher un kopeck.
L’annonce, tombée un beau vendredi 18 juillet 2025 dans un communiqué aussi dense qu’un rapport annuel, vise surtout les chantiers d’énergie et de transport. Autrement dit, là où les pelleteuses font rêver les chômeurs diplômés.
Madame Gallina A. Vincelette, Vice-Présidente en charge des Acronymes Imposants (OPCS, pour les intimes), a déclaré avec un enthousiasme mesuré : « En employant des locaux, nous créons des emplois immédiats et nous formons la main-d’œuvre de demain ! ».
Cette mesure s’inscrit dans une vaste stratégie de « marchés publics 2.0 » lancée en mars 2025. Désormais, pour remporter un contrat, il faudra non seulement proposer le meilleur prix, mais aussi promettre de la « durabilité », de « l’innovation », et accessoirement… ne pas ignorer complètement la population locale. Révolutionnaire non ?
Face à un tsunami démographique (1,2 milliard de jeunes en quête d’emploi dans 10 ans, surtout en Afrique où 22,8% des jeunes sont « NEET » – comprenez : ni employés, ni étudiants, ni en formation, mais très forts en attente), la banque mondiale panique (poliment). Son remède magique ? Formation professionnelle, entrepreneuriat, inclusion numérique… et un petit 30% dans ses contrats pour faire bonne figure.
Cerise sur le béton armé : le portefeuille africain de la banque pèse 78,8 milliards de dollars. De quoi former quelques chauffeurs de grues et techniciens solaires… à condition que les entreprises jouent le jeu. Gageons que les multinationales vont s’arracher les cheveux pour trouver des ingénieurs locaux qualifiés ou investir vraiment dans la formation. On leur souhaite bon courage.
En attendant, l’Afrique retient son souffle : et si cette fois, les « retombées locales » n’étaient pas que… des poussières de chantier ?