dimanche 19 octobre 2025
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Cabinet d’avocat visité à Libreville dans un contexte de tensions judiciaires

Le cabinet de Me Gisèle Eyue Bekale, avocate de l’ancienne première dame Sylvia Bongo, a fait l’objet d’une intervention des éléments de la Direction générale des recherches (DGR), unité spécialisée de la Gendarmerie nationale gabonaise, dans la soirée du mardi 8 juillet. Cette visite, confirmée par des sources concordantes, n’a toutefois donné lieu à aucune perquisition.  

Selon les informations recoupées, les gendarmes se sont présentés au cabinet sans en franchir le seuil, se contentant de demander à s’entretenir avec l’avocate, sans expliciter les motifs officiels de leur démarche. Contactée par la presse, Me Eyue Bekale a elle-même clarifié la situation : « Mon cabinet n’a pas été perquisitionné, mais des agents de la DGR s’y sont présentés sans entrer ».

Cette intervention survient quelques heures après l’interpellation de trois proches de Sylvia Bongo – Frédéric Haffay, Mehdi Valentin et Amélie Duchesne – dans le cadre d’une opération conjointe menée par la Direction générale des services spéciaux (DGSS) et l’Office central de lutte anti-drogue (OCLAD). Les perquisitions à leurs domiciles ont conduit à la saisie d’armes à feu illégales, d’une importante quantité de stupéfiants, de cornes d’ivoire et de passeports suspects, violant selon les autorités les conventions internationales.

Dans un communiqué, la DGSS et l’OCLAD ont rappelé que « la justice s’applique à tous, quels que soient le nom, le statut ou les affiliations familiales ».

Réactions et inquiétudes 

Sylvia Bongo a réagi vivement sur ses réseaux sociaux, qualifiant ces arrestations d’« enlèvements » et y voyant une manœuvre d’intimidation politique visant à la réduire au silence. « Est-ce une réponse à notre prise de parole ? », s’est-elle interrogée, appelant la communauté internationale à « mesurer les actes du pouvoir de Libreville ».

Parallèlement, Me Eyue Bekale, qui doit répondre ce 9 juillet à une convocation du parquet de Libreville (dont le contenu reste inconnu), a passé la nuit du 8 au 9 juillet dans son cabinet, selon des sources proches du dossier.

Un climat judiciaire sous tension

Ces événements s’inscrivent dans un contexte sensible, marqué par les récentes révélations de Sylvia et Noureddin Bongo sur leurs conditions de détention durant vingt mois d’incarcération, ainsi que par la diffusion de vidéos de leur détention préventive. Aucun lien formel n’a cependant été établi entre ces éléments et les interpellations en cours.

Les autorités maintiennent une position ferme sur le respect des procédures, tandis que l’entourage de l’ancienne première dame dénonce une instrumentalisation de la justice. La situation reste suivie avec attention par les observateurs politiques et juridiques.

 

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