Burkina Faso : Quand les Imams font leur « stage anti-troll » pour sauver le pays (un clic à la fois)
Face aux dérapages numériques qui menacent plus que la paix des algorithmes, près de 250 dignitaires religieux burkinabè ont troqué leur chapelet contre un module « Bienveillance 2.0 ». Objectif : désamorcer les bombes à likes toxiques. La cohésion nationale remercie (et les modérateurs aussi).
Dans un Burkina Faso où le clavier est parfois plus tranchant qu’un sabre, une opération de la dernière chance vient d’être lancée : la rééducation numérique des faiseurs d’opinion divine. Près de 250 imams, prêcheurs et autres influenceurs du spirituel ont été priés gentiment mais fermement de suivre une session de sensibilisation très XXIᵉ siècle. Motif ? Trop de « dérapages » constatés sur les réseaux sociaux, ces nouveaux champs de mines de la discorde nationale.
Le ministère de la Sécurité, visiblement las de jouer les modérateurs bénévoles dans l’arène numérique, a sonné l’alerte : en pleine crise sécuritaire, les discours haineux en ligne sont devenus l’ennemi intérieur n°1. Un ennemi qui carbure aux partages viraux et aux commentaires enflammés. On imagine le constat : « Entre deux fatwas et un live TikTok, certains ont visiblement confondu la chaire de la mosquée avec un compte anonyme sous pseudonyme… »
Il faut dire que le Commissaire Mahamadou Sana, quelques mois plus tôt, avait déjà tiré la sonnette d’alarme façon klaxon de camion. Ses cibles ? Ces messages à caractère haineux qui fleurissent sur les réseaux comme des mauvaises herbes numériques, faisant allègrement l’apologie de « la violence, de la stigmatisation et de la division » le trio gagnant pour dynamiter une nation déjà sous tension. Un constat amer : Dieu merci, la haine est en promo sur Facebook.
Le stage « Dieu aime le respect en ligne » :
Au programme de cette formation pas comme les autres :
- Module 1 : « Différence entre prêche inspirant et appel au lynchage numérique » (avec travaux pratiques).
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Module 2 : « Émoticônes compatibles avec les valeurs religieuses : le sabre est-il vraiment adapté ? ».
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Module 3 : « Gérer un live sans traiter ses détracteurs d’enfants de Shaytan ».
Objectif officiel : transformer les prédicateurs en garde-fous 2.0 pour la cohésion nationale. Objectif non-dit : éviter que le fil d’actualité ne devienne un champ de bataille plus explosif que le Sahel.
Désormais, au Burkina Faso, on ne prie plus seulement pour la paix, on like et on partage avec modération. Reste à savoir si le #Sensibilisation Haine sera plus viral que le #HaineToutCourt. Une chose est sûre : si le ciel nous écoute, peut-être pourrait-il aussi vérifier les paramètres de confidentialité de certains comptes…