vendredi 14 novembre 2025
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Libreville accueille la 10e session du Conseil exécutif de la FAAPA pour une presse africaine responsable et tournée vers l’avenir

La 10e session du Conseil exécutif de la Fédération Atlantique des Agences de presse africaines (FAAPA)  a ouvert ses portes ce mercredi à Libreville. Pendant trois jours, directeurs généraux et responsables éditoriaux des agences de presse publiques du continent se réuniront pour débattre des enjeux majeurs de la profession : l’adaptation aux nouvelles technologies, la lutte contre la désinformation, la mutualisation des moyens techniques et la formation des journalistes face à l’essor de l’intelligence artificielle. Au-delà des réflexions professionnelles, cette rencontre revêt également une dimension diplomatique, alors que la montée des délits de presse et la responsabilité des journalistes figurent au cœur des échanges.

Une mission noble pour la presse

D’entrée de jeu, le Ministre gabonais de la Communication, Paul-Marie Gondjout, a situé le débat en rappelant le rôle fondamental des médias. « Les agences de presse font face à de nouveaux défis. Il s’agit d’éclairer sans aveugler. Critiquer sans détruire et informer pour élever, telle nous semble la

 

mission noble de la presse car il ne peut y avoir de vie démocratique sans progrès pour les libertés: liberté d’opinion, liberté d’expression et liberté de la presse », a-t-il déclaré, posant ainsi les bases d’une discussion sur l’équilibre délicat entre liberté et responsabilité.

La crédibilité du journaliste, « première ligne de défense »

Dans un paysage médiatique de plus en plus fragmenté, la question de la confiance est rapidement devenue centrale. Fouad Arif, Président de la FAAPA, a enchaîné en soulignant l’urgence de la situation. « Dans un contexte où les réseaux sociaux se substituent parfois à l’information vérifiée, où les fake news se propagent à la vitesse de la lumière, la crédibilité du journaliste devient notre première ligne de défense », a-t-il affirmé. Pour lui, ces assises marquent la volonté « d’une presse africaine consciente de ses devoirs, jalouse de ses libertés et résolument tournée vers l’avenir ».

Un phénomène qui inonde le paysage médiatique

Une préoccupation partagée par Ghislain Etoughet, Administrateur Directeur Général de l’AGP, qui a dressé un constat sans appel de la situation actuelle. « Nous sommes inondés par des fake news, des fausses informations, par des rumeurs sans fondement. Il fallait donc ramener ce sujet au devant de la scène pour responsabiliser les hommes de presse que nous sommes », a-t-il insisté. Son intervention a mis en lumière la nécessité d’une auto régulation forte et d’un engagement collectif pour endiguer le fléau de la désinformation.

Vigilance face à l’amalgame et au « citoyen média »

Enfin, Momar Diong, Directeur de l’Agence de presse sénégalaise (APS), est venu compléter cette analyse en pointant un défi spécifique : la confusion grandissante entre le journalisme professionnel et le contenu produit par les simples citoyens. « Il y a des gens qui tombent très facilement dans l’amalgame. Avec l’émergence du digital et des plateformes et de ce que l’on appelle le citoyen média, facilement les gens font la confusion entre le travail à proprement parler du journaliste et également le citoyen qui peut se permettre à partir d’un simple clic de faire la même chose que le journaliste mais généralement avec une propension à faire du fake news », a-t-il expliqué. « C’est pour cette raison que nous avons un devoir de vigilance et de responsabilité », a-t-il conclu, appelant à une distinction claire et une rigueur renforcée.

Alors que les travaux se poursuivent jusqu’à ce vendredi, les participants semblent unis autour d’un même objectif : forger les outils nécessaires pour garantir une information fiable et responsable, pierre angulaire du développement démocratique du continent.

 

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