Libreville lance l’assaut technologique pour un Gabon durable : La science en mode solution
Libreville n’a pas seulement célébré la Bastille, elle a allumé les moteurs de l’innovation. La 3e Journée Scientifique de l’IRT (JSIRT) a ouvert ses portes, armée d’un credo : transformer la recherche en arme de développement durable. Sous le thème « Recherche et innovation technologique au service du développement durable », l’événement a rassemblé l’élite scientifique, industrielle et académique gabonaise et internationale. Objectif affiché : bousculer le statu quo face aux défis socio-économiques et environnementaux.
Plus qu’un séminaire, un champ de bataille pour l’avenir
Piloté par l’Institut de Recherche Technologique (IRT) du Cenarest, avec le CNRS et Clermont Auvergne INP en fer de lance français, la JSIRT se veut le laboratoire de la transformation. Financée par les programmes AURA et CNRS IEA, cette édition mise gros sur le rapprochement réel entre labos et usines. « Exit les recherches enfouies dans les

tiroirs. Ici, chaque projet doit devenir un atout industriel », lance le Pr Christiane Atteke Nkoulembene, directrice adjointe du Cenarest. Un vœu pieux ? Elle martèle : télécoms, santé, éducation… tout part de la science. « Pas de salut économique ou environnemental sans elle. »
Éco-matériaux, bio-encres et bois high-tech : L’Afrique invente
Sur le ring scientifique, six domaines stratégiques sont passés au crible : éco-matériaux, tech alimentaire, sciences du bois, biologie-environnement, énergies vertes et numérique. L’ambition est claire : forger des solutions made in Africa, innovantes et pérennes. Les résultats présentés frappent par leur concret : biomasses transformées, matériaux de construction issus de déchets, combustibles verts… Un projet choc ? La synthèse de bio-encres pour imprimantes 3D à partir de ressources locales. Autre piste prometteuse : exploiter scientifiquement les propriétés uniques du bois tropical gabonais.
Coopération Nord-Sud : Le temps des actes ?
Hugues Calixte-Eyi Ndong, patron de l’IRT, y voit un tremplin pour des alliances internationales solides : « Cette journée crée des ponts. Pour des projets concrets, des échanges d’étudiants, des conférences croisées. » Il insiste, presque en défi : « L’heure est aux éco-matériaux *gabonais*. Pour jouer dans la cour des grands, il faut nos propres innovations. » La présence de Jane Roche (Clermont Auvergne INP), bluffée par « la qualité des échanges » et les collaborations naissantes autour du bois, confirme cette dynamique. Mais la vraie question reste : ces belles intentions résisteront-elles aux réalités du terrain et du financement ?
JSIRT 2025 : Un catalyseur, mais jusqu’où ?
Plus qu’un colloque, la JSIRT se rêve en accélérateur de l’innovation gabonaise et en soudure entre académiques et industriels. Une ambition vitale pour un continent en quête d’autonomie technologique. Le consensus est là : la science doit sortir des labos pour affronter les défis de la société et de l’environnement. Reste à transformer l’essai. Les pistes de collaboration esquissées – transfert de tech, financement de la recherche – seront scrutées à la loupe. Le potentiel est indéniable. La preuve par les actes, elle, est encore attendue.