samedi 18 octobre 2025
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Élections au Gabon : Une coalition de partis menace de boycotter, dénonçant un processus « partial et précipité »

Une coalition de partis politiques gabonais a menacé, mercredi 6 août à Libreville, de boycotter les prochaines élections législatives et locales prévues en septembre. Dans une déclaration commune, ils dénoncent un processus électoral « partial, précipité et non inclusif », compromettant selon eux le retour à un ordre constitutionnel démocratique après la transition initiée en août 2023.

Porte-parole du groupe, David Mbadinga (président de l’Union du Peuple Gabonais Loyaliste, UPG-L), entouré de plusieurs leaders, a pointé du doigt plusieurs « manquements graves » : des retards et irrégularités dans l’organisation du calendrier, l’absence  de garanties suffisantes d’un accès équitable aux ressources de l’État pour tous les partis,  la présence du ministre de l’Intérieur à la tête de la Commission nationale d’organisation des élections et des référendums (Cnocer), créant une situation de « juge et partie » inacceptable, et des mécanismes de contrôle, de transparence et de justice électorale jugés « faibles » ou sous l’emprise exclusive du ministère de l’Intérieur.

Face à ces dysfonctionnements, les partis exigent la reprogrammation des élections et l’achèvement rigoureux du séquençage électoral, la mise en place d’une commission électorale véritablement indépendante, inclusive et transparente, et une mobilisation des partenaires internationaux (Union Africaine, CEEAC, UE, ONU, Commonwealth) pour l’observation renforcée du processus.

Ils déplorent également le refus des autorités de satisfaire d’autres revendications « légitimes » : financement public équitable, révision transparente des listes électorales, dispositif biométrique fiable, publication d’un calendrier complet conforme à la loi.

Considérant que ce refus démontre une volonté des autorités de mener un scrutin biaisé, les partis signataires – dont l’UPG-L (Mbadinga), le PSU (Simon Adolphe Evouna), le FPR (Thierry Ondo Assoumou), le PPG (Jean Romain Fanguinoveny) et le FAR (Rodolphe Lendibi Ompoyi) – menacent formellement de ne pas participer aux scrutins. Ils refusent, selon leurs termes, de « cautionner une mascarade électorale » qui porterait atteinte « à la volonté du peuple et au principe même de la souveraineté populaire ».

Enjeu : la crédibilité de la sortie de transition

Cette menace de boycott jette une ombre sur la crédibilité du processus censé clore la période de transition ouverte après le changement de pouvoir d’août 2023. Le peuple gabonais, soulignent les partis, attendait un retour à un État de droit fondé sur « la transparence, la responsabilité et le pluralisme ». L’issue des négociations autour de ces revendications sera déterminante pour la légitimité des futures institutions.

 

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