Conakry submergée : inondations persistantes et mobilisation face à l’urgence
Conakry, la capitale guinéenne, affronte depuis plusieurs jours des inondations d’une ampleur exceptionnelle. Des pluies diluviennes s’abattent sans relâche sur la ville et ses environs, transformant rues et quartiers en véritables cours d’eau. Un bilan lourd se dessine : au moins 15 personnes ont perdu la vie dans la capitale et ses périphéries depuis début juin, selon l’Agence nationale de gestion des urgences et catastrophes humanitaires (ANGUCH).
Les zones les plus touchées sont les villes de Coyah et Dubréka, situées à l’est et au nord de Conakry, ainsi que les quartiers de Coléah et Coronthie au sein même de la capitale. Une situation qui s’aggrave : Lancéi Touré, directeur général de l’ANGUCH, tire la sonnette d’alarme en comparant les chiffres : « L’année dernière, sur l’ensemble du territoire national, nous avions enregistré six décès dus aux inondations. Cette année, en seulement un mois de juin 2025, nous sommes déjà à 15 morts. » Cette comparaison frappante souligne l’intensité inhabituelle de la crise actuelle.
Face au danger, plus de 1 200 familles ont dû quitter leurs domiciles. Les autorités ont mis en place des centres d’accueil dans des écoles et bâtiments publics pour prendre en charge les centaines de personnes sans abri. « Cent quatre-vingt-neuf personnes sont hébergées et prises en charge à Coléah, plus d’une centaine à la maison des jeunes de Coyah, et d’autres à Coronthie », précise Lancéi Touré, détaillant cette réponse d’urgence temporaire.
Le directeur de l’ANGUCH rappelle les raisons profondes de ces inondations récurrentes : « Les constructions anarchiques, les caniveaux obstrués et l’occupation de zones inondables, notamment les bas-fonds, sont les principaux facteurs. » Ces problèmes d’aménagement urbain exacerbent l’impact des fortes pluies.
Mohamed Lamine Kaba, résident du quartier sinistré de Coronthie, témoigne de l’ampleur du phénomène : « On n’a jamais enregistré une telle inondation. » Il lance un appel clair aux autorités : « Je demande au gouvernement de nous venir en aide. La situation est très difficile. » Les prévisions météorologiques nationales n’annoncent malheureusement aucun répit, avec de fortes précipitations attendues tout au long du mois d’août, laissant présager une prolongation de la crise.