dimanche 19 octobre 2025
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Ballon d’Or 2025 : Dembélé, la revanche de l’éternel espoir

Ce lundi, Ousmane Dembélé n’a pas simplement remporté le Ballon d’Or. Il a cloué le bec aux détracteurs, pulvérisé le mythe de l’éternel gâchis et offert au football l’une des plus belles rédemptions. Le Français, si souvent moqué pour son maniement du ballon plus erratique que son calendrier des blessures, est officiellement sacré meilleur joueur du monde. La consécration d’un phénix qui a choisi le moment parfait pour renaître de ses cendres.

Ils étaient bien sages, les bookmakers, à aligner les cotes. Ils étaient bien sages, les observateurs, à vanter le talent pur et l’avenir radieux de Lamine Yamal. Mais le football a cette ironie cruelle : il adore récompenser ceux qui ont le plus souffert. Et cette saison, Dembélé a plus qu’un talent, il a un palmarès. Un triplé historique avec le PSG, un triomphe en Ligue des Champions où il n’était plus le faire-valoir, mais le maître à jouer. Face à la promesse espagnole, la réalité statistique du Français a parlé : 35 buts, 16 passes décisives. Des chiffres qui sonnent comme une gifle pour ceux qui l’ont cantonné au rôle de « gazelle incapable de finir son action ».

©DR

La divine surprise, version parisienne

Qui, à son arrivée au PSG, aurait parié un kopeck sur une telle issue ? Sincèrement ? On l’imaginait plutôt comme un joker de luxe, un coup de folie tactique de Luis Enrique. Erreur. Le départ de l’aimant à ballons Mbappé a créé un vide. Dembélé, lui, n’a pas hésité : il l’a occupé. Replacé dans l’axe, libéré de son statut de piston latéral, l’ancien diamant brut a soudainement brillé avec la régularité d’une horloge suisse. Finie l’inconstance, place à l’efficacité. La fameuse « énergie divine », si souvent galvaudée, a enfin trouvé son carburant : la confiance.

Pourtant, le garçon reste une énigme. Capable d’un éclair de génie à faire pâlir Messi, puis d’une bourde monumentale à faire sourire un joueur de district sur l’action suivante. Cette dualité, c’est son ADN. Mais en 2024-2025, le génie a largement dominé la bourde. Il a canalisé son fulgurant jeu à deux pieds, transformant sa maladresse chronique en une froide détermination.

Du quartier populaire d’Evreux au toit du monde

L’ascension a toujours été précoce, mais tellement chaotique. Des débuts fulgurants à Rennes, un passage à Dortmund où il a appris à briller avant d’apprendre à forcer son départ vers Barcelone d’une manière qui a ulcéré la Rhur. Sale gosse à l’époque ? Sans doute. Mais le sale gosse a grandi.

Et c’est peut-être là que le symbole est le plus fort. L’enfant des Andelys et d’Evreux, qui n’a jamais oublié ses racines – son don de 100 000 euros à son club formateur en difficulté en est la preuve – se retrouve aujourd’hui sur le toit du monde. Il rejoint la lignée des Platini, Zidane et autres Benzema. Une revanche sociale et sportive absolue.

Ce Ballon d’Or, Ousmane Dembélé ne le doit pas qu’à son talent. Il le doit à une saison de rage, d’opiniâtreté et de transformation. Il a fermé la bouche de ceux qui ne voyaient en lui qu’un éternel espoir. Désormais, c’est une certitude : Dembélé est le meilleur. Et le plus improbable. Le football adore ça.

 

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