dimanche 9 novembre 2025
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Procès Sylvia et Noureddin Bongo Valentin : la société civile monte au créneau  

À un jour de l’ouverture tant attendue du procès de l’ancienne Première dame gabonaise, Sylvia Bongo Ondimba, de son fils Noureddin Bongo Valentin et de onze autres coaccusés, le mouvement citoyen « Les Citoyens Indignés » s’exprime. Ils dénoncent l’absence annoncée des principaux prévenus lors de cette session criminelle qui débute ce lundi au parquet général de Libreville.

Face à la gravité des chefs d’accusation – détournement de fonds publics, corruption active, concussion et association de malfaiteurs – le mouvement estime inadmissible que les accusés ne comparaissent pas.

Pour Ghislain Ngui Nzé, coordonnateur du mouvement, la stratégie de la défense frôle le déni. « Nous dénonçons les fantasmes du clan Bongo, prétendument axés sur les questions des droits de l’homme »,

assène-t-il. Et de poursuivre : « Ce débat furtif et échappatoire que l’on veut nous imposer est déjà une preuve de culpabilité. Dans leur récit, ils occultent de se prononcer sur les chefs d’accusation qui pèsent contre eux. »

Stevee Essima, un autre membre du collectif, relève une contradiction dans l’attitude des accusés. « Lorsqu’il fallait faire requête pour demander leur mise en liberté provisoire, ils ont reconnu l’autorité de la justice gabonaise. Mais aujourd’hui, pour assumer leur responsabilité, ils estiment que cette justice est ‘périphérique’. C’est cela qui nous indigne », souligne-t-il.

Arnaud Lilian Bilie appelle quant à lui à préserver la sérénité du procès. « Il y a eu plusieurs personnes qui n’ont même pas eu le droit de réponse quand elles s’exprimaient sur les réseaux sociaux ; le lendemain, elles étaient incarcérées », rappelle-t-il. Et de conclure : « Nous croyons aujourd’hui que la justice sous la Vè République apporte une nouvelle dynamique. Il faut éviter de la politiser. »

Un appel au respect de la procédure que relaie Brice Liviu Eyinga, pour qui une simple déclaration ne saurait constituer une preuve : « À quel moment peut-on matériellement lier cette déclaration au chef de l’État ? »

Le procès qui s’annonce s’ouvre donc dans un climat de fortes attentes, entre demande d’exemplarité et crainte des dérives. La comparution – ou l’absence – des principaux accusés constituera le premier acte d’une audience très scrutée.

 

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