Mali : deux ans de prison dont un ferme pour Moussa Mara
De la primature à la prison. L’ascension de Moussa Mara, l’ancien Premier ministre qui avait séduit le Mali par sa jeunesse et sa parole libre, connaît un coup d’arrêt brutal. La justice vient de lui infliger une sentence lourde : deux ans de prison, dont un an ferme.
Arrêté en août dernier, l’ancien chef du gouvernement a été condamné pour des chefs d’accusation qui font froid dans le dos : « atteinte au crédit de l’État » et « opposition à l’autorité légitime ». Son crime ? Avoir exprimé sur le réseau social X sa « solidarité indéfectible » envers des prisonniers qu’il a visités, les qualifiant de « détenus d’opinion » et non de terroristes. Un simple post qui lui a valu la cage dorée.
La sentence est assortie d’une amende de 500 000 FCFA et d’un franc symbolique à verser à l’État.Mais pour ses avocats, le châtiment est « particulièrement lourd » et injustifié. Ils dénoncent une décision où « nul élément matériel ni intentionnel » ne justifie une telle sévérité. La machine judiciaire est déjà en marche : l’appel a été immédiatement interjeté.
En attendant un éventuel revirement de la Cour d’appel,Moussa Mara reste derrière les barreaux. Son équipe de défense ne baisse pas les bras et promet de continuer le combat sur « le terrain du droit et de la vérité », avec une nouvelle demande de liberté en préparation.
Ironie du sort pour cet homme, fondateur du parti Yelema – « changement » en langue locale –, qui se retrouve aujourd’hui empêché dans sa propre lutte.
Martin Mbita avec l’Agence Xinhua
