Baccalauréat 2025 au Gabon : L’enseignement général en roue libre, les candidats en rattrapage… de l’espoir
Le Baccalauréat 2025 au Gabon ressemble furieusement à un naufrage avec vue sur la seconde chance. Avec un taux d’admission au premier tour plongeant à 33,13% une performance digne d’un éléphant dans un champ de mines le système éducatif gabonais tousse, crachote, et manifestement, manque d’oxygène. Si les filières techniques font figure de miraculées, l’enseignement général, lui, semble s’être entraîné avec des annales de… 1925. Résultat : plus de 13 000 âmes égarées se préparent à jouer leur va-tout dans l’arène du second groupe. Un spectacle annuel où l’angoisse le dispute à l’improvisation pédagogique.
Parmi ces 13 469 candidats admissibles soit un joyeux « un sur deux, chanceux !», la majorité écrasante (12 154) vient des rangs glorieux de l’enseignement général. Les 1 315 rescapés des filières techniques, eux, font presque figure d’élite. Leurs épreuves orales, du 15 au 18 juillet, promettent des sueurs froides et des délibérations finales le 19 qui, comme chaque année, devraient légèrement requinquer les statistiques. De quoi redonner un coup de blush à un cadavre, sans en inverser la décomposition.

Dans le camp des rescapés du premier tour, Junior Ekome dispense généreusement sa recette miracle depuis le confort de sa réussite : « La clé ? Le mental, voyez-vous ! Et des sacrifices. Ayez un objectif, donnez-vous à fond… Aux admissibles : courage, la moitié du chemin est faite ! Il suffit de… pousser un peu plus ! ». Sage parole, assurément, surtout quand on n’a pas 17 points à rattraper en calculant sous la menace d’un échec.
Tandis que Junior savoure son triomphe en philosophe, dans l’antre des admissibles, l’ambiance est moins à la méditation qu’à l’hyperventilation. Caroline, elle, arbore un sourire aussi crispé qu’un CV en période de chômage. « Je dois grappiller 17 points… J’ai choisi les maths et la physique. L’anxiété ? Oh, vous savez, c’est un doux euphémisme« , glisse-t-elle, entre deux respirations saccadées. Sa convocation en main, elle ressemble à une condamnée munie d’un plan d’évasion… théorique.
Pendant que Caroline lutte contre ses équations et sa pression artérielle, d’autres, déjà sauvés, se projettent allègrement dans un avenir… sans copies à corriger. Bryan, lui, pianote déjà sur le comptoir imaginaire de sa future pharmacie. « Docteur en pharmacie, mon propre cabinet… le rêve ! », s’enthousiasme-t-il, avant d’ajouter, avec une compassion de vainqueur : « Une pensée pour les recalés… Reprendre 9 mois de cours ? Franchement, ce n’est pas facile. ». Touchant, n’est-ce pas ? Comme un coup de pelle dans une fourmilière.
Ainsi va le Bac gabonais 2025 : un tiers des candidats pavoisent, un autre tiers espérant une hypothétique rédemption, et le dernier… replonge dans le marasme scolaire. Le système éducatif, « en quête de souffle » comme un noyé en quête d’air, semble avoir trouvé sa spécialité : fabriquer du suspense. Et si le véritable examen consistait à réformer l’éducation… avant que le rattrapage ne devienne la filière principale ? À l’année prochaine, pour de nouveaux frissons statistiques !