Présidentielle 2026 au Bénin : Kémi Séba candidat
Kémi Séba, a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 2026 au Bénin. L’activiste a indiqué répondre ainsi, aux demandes incessantes des populations béninoises, qui souhaitent le voir accéder à la présidence du pays de ses parents.
Kémi Séba qui depuis 2020 s’oppose à la politique de l’actuel Président Patrice Talon, l’accuse de mauvaise gouvernance et de persécution envers ses adversaires politiques. D’après lui, « le Bénin connaît une crise sociale sans précédent (…) qui favorise les plus riches pendant que la quasi-totalité du peuple vit dans des conditions qui dépassent l’entendement ».
Parcours d’un activiste controversé
De son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, Kémi Séba est né en 1982 à Strasbourg en France. Dans les années 2000, il se fait connaître à travers son mouvement « Tribu Ka », qui prône la séparation entre Blancs et Noirs. Ce mouvement sera dissout par la justice française en 2006, accusé de violences, menaces, antisémitisme et incitation à la haine raciale.
En 2017, pour ses prises de position contre la politique française en Afrique et notamment le franc CFA dont il va brûler un billet de 5 000 francs CFA en direct, pour s’insurger d’après lui contre le néocolonialisme, il sera interpellé et expulsé de la Guinée, la Côte d’Ivoire et du Sénégal. Il s’est également fait remarquer en brûlant son passeport français.
La France l’accuse également d’être devenu l’un des porte-voix de la Russie en Afrique, pour son soutien au Burkina Faso, le Mali et le Niger, qui ont mis sur pied l’Alliance des États du Sahel (AES), afin de lutter contre les incursions des djihadistes dans leurs pays. En juillet 2024, il est déchu de sa nationalité française.
Mission impossible ?
Kémi Séba parviendra-t-il à succéder au président Patrice Talon qui, depuis son accession au pouvoir en avril 2016 a verrouillé le système ? Même si la constitution ne lui permet plus de se présenter pour un troisième mandat, Patrice Talon est accusé de vouloir modifier la loi fondamentale afin de briguer un autre mandat et de manœuvrer pour mettre les potentiels favoris hors course. Des accusations rejetées par l’actuel président qui lors d’une conférence de presse a déclaré : « aucun vivant au Bénin ne peut faire plus de deux mandats en qualité de président de la République. Personne au Bénin ne pourra le faire, à commencer par moi-même. Tant que cette phrase demeure dans la Constitution, il n’y a aucune raison qu’on me soupçonne de vouloir faire comme tout le monde, comme ça se passe ailleurs ».
Si la jeunesse africaine apprécie Kémi Séba pour son éloquence, ses coups d’éclat et notamment son discours panafricaniste, plusieurs observateurs doutent de sa capacité à mobiliser l’électorat béninois à un an de la présidentielle. De même, depuis la réforme du code électoral, les candidatures indépendantes sont désormais soumises par un parti politique et parrainées par au moins 28 élus, des députés ou des maires. Des conditions qui pourraient le disqualifier.
Solange Fofana